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Oristano a été la capitale du Royaume d'Arborea de 1070 à 1410 et a acquis son identité et sa conformation urbaine entre le XIIe et la fin du XIIIe siècle, lorsque le juge Mariano II de Bas Serra a construit un système de murs de 2 kilomètres de long, avec cinq entrées dans la ville et 28 tours de guet. Les eaux de la rivière Tirso alimentaient les fossés qui couraient le long du mur, rendant la ville d'Oristano inattaquable.

La Tour, appelée tour de Mariano le Second, était la porte nord. Elle a été construite avec des blocs de grès équarris entre 1290 et 1293. Cette tour s'élève à une hauteur de 29 mètres environ et a un couronnement de 15 créneaux de type guelfe (5 pour chaque côté) qui présentent aux extrémités supérieures des éléments en forme de crochet qui soutenaient des poteaux auxquels étaient suspendues des étendards lors des fêtes ou des célébrations civiles.

Cette tour est aussi appelée Porta Manna (en langue sarde cela signifie la plus grande entrée), Porta Pontis (qui s'ouvrait sur le pont romain appelé Ponti Mannu) et elle fut plus tard nommée tour de Saint Christophe, saint patron des voyageurs, (ceci est attesté par une peinture dédiée au saint). La ville médiévale avait une tour identique dans la porte sud : la tour de Saint Philippe (ou Porta Mari car elle était tournée vers la mer) à proximité de la résidence des rois et qui a été détruite à la fin du XIXe siècle. Les autres portes étaient la tour de Portixedda (toujours visible) et la porte de Saint Antoine.

La date de construction de la tour est connue grâce à un texte épigraphique conservé au Musée Archéologique Antiquarium Arborense. L'inscription, gravée à l'origine dans un bloc de marbre et placé au-dessus de l'arc gothique (maintenant remplacée par une copie), nous permet de la dater entre le 1er janvier et le 24 mars 1290. L'inscription dit : " Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Amen. L'œuvre de cette tour, de la muraille et de la porte de la ville d'Arestano a été réalisée par le Seigneur Mariano, vicomte de Bas, juge d'Arborea, qu'il vive longtemps et heureux et repose en Christ après sa mort. En l'an mille deux cent quatre-vingt-dix, dans la troisième indiction. Dans la vingt-cinquième année de son règne.."

PREMIER ÉTAGE
Le premier étage est l'accès au chemin de ronde le long des remparts. Les soldats de poste à la tour pouvaient y accéder par les deux ouvertures sur les côtés Nord-est et Sud-ouest. Deux meurtrières permettaient de défendre la tour.

DEUXIÈME ÉTAGE
Le deuxième étage présente deux meurtrières placées sur les côtés Nord-est et Sud-ouest et une autre meurtrière sur la façade principale de la tour. L'entrée de la tour était gardée par une herse, qui était levée ou abaissée par des chaînes ou des cordes attachées à un treuil interne.

TROISIÈME ÉTAGE
Le troisième étage constitue la base pour une tourelle plus petite, entourée d'un chemin périmétrique et protégé par des créneaux. Le volume de cette tourelle s'élève pour une dizaine de mètres et le sommet est doté de neuf merlons à pettine (en forme de peigne). Le grand espace de la voûte abrite une cloche en bronze dédiée au marquis d'Oristán Antonio Cubello. La cloche, fabriquée en 1430, est relative à la ville d’Oristano qui devint la capitale du Marquisat d'Oristán, après la chute du Giudicato d'Arborea. Le détail le plus remarquable de la cloche est représenté par les 24 invocations mariales à la surface, probablement pour mettre la ville d'Oristán sous la protection de la Vierge. Pendant la domination espagnole, la cloche appelait le conseil municipal et sonnait l'alarme lorsque la rivière Tirso débordait, afin de protéger les citoyens.